As Últimas Testemunhas de Svetlana Aleksiévitch
Uma reportagem literária de guerra
DOI:
https://doi.org/10.25200/SLJ.v11.n1.2022.489Keywords:
Report, War, Testimony, Imaginary, MemoryAbstract
PT. Narrar acontecimentos de guerras faz parte de uma tradição jornalística há milênios. No entanto, diferentemente de reportagens de guerra comumente publicadas, a jornalista e escritora Svetlana Aleksiévitch escreve sobre uma guerra que não presenciou. Em As Últimas Testemunhas, publicado no Brasil em 2018 pela Companhia das Letras, são os adultos que, na infância, enfrentaram os horrores da II Guerra Mundial na então União Soviética, que acionam e narram suas memórias muitas décadas depois de terminado o evento. A autora as ressignifica e elabora, a partir delas, uma densa reportagem de guerra, mas permeada de representações, sensações e imaginações dos depoentes. A presença da autora bielorussa se faz sentir indiretamente, isto é, na seleção das fontes, na organização e edição da centena de entrevistas que coletou entre 1978 e 1985, para torná-las legíveis, coerentes e condizentes com qualquer reportagem de guerra. Mas, além disso, também faz uso do jornalismo literário, ao produzir um texto bem escrito, com recursos literários e altamente informativo sobre o conflito e seu contexto. Este artigo usa como procedimento metodológico a análise dessas narrativas. Busca-se, assim, investigar as articulações entre as categorias testemunho, nostalgia, utopia e heterotopia, identificadas nos depoimentos com os quais se constrói uma reportagem de guerra. Afirma-se que a literatura testemunhal nascida do trauma que a guerra instaura, e com a qual a reportagem de Aleksiévitch se imbrica, revela a conciliação entre a vontade de esquecer e a de testemunhar; entre o evento vivido, materializado na memória declarativa do testemunho e a memória arquivada, publicada em forma de livro. Conclui-se que a literatura, a memória social e os testemunhos se colocam como mediações entre jornalista, reportagem e leitor, fazendo perceber a amplitude que as fontes ganham como atores e sujeitos da história. Surgem formas jornalísticas mais criativas, mais particulares e, ao mesmo tempo, compartilhadas pelo imaginário. A fundamentação teórico-metodológica assenta-se nos conceitos de testemunho, nostalgia, utopia e heterotopia.
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EN.Raconter la guerre renvoie à une tradition journalistique millénaire. Cependant, contrairement aux reportages de guerre habituellement publiés, la journaliste et écrivaine Svetlana Aleksiévitch décrit une guerre dont elle n’a pas été témoin. Dans l'ouvrage Les Derniers Témoins, publié au Brésil en 2018 par Companhia das Letras, ce sont des adultes qui, ayant fait face aux horreurs de la Seconde Guerre mondiale pendant leur enfance dans l’ex-Union soviétique, cherchent au fond de leur mémoire et racontent leurs souvenirs plusieurs décennies après la fin de l’évènement. L’auteure les re-signifie et élabore grâce à eux un récit de guerre dense mais imprégné de leurs représentations, de leurs sensations et de leur imaginaire. La présence de l’auteure biélorusse se fait sentir d’une façon indirecte à travers la sélection des sources et l’organisation et l’édition d’une centaine d’entretiens qu'elle a recueillis entre 1978 et 1985, pour les rendre lisibles, cohérents et conformes à tout reportage de guerre. En outre, l’auteure a également recours au journalisme littéraire, en produisant un texte bien écrit, avec des références littéraires et très informatif sur le conflit et son contexte. A travers une méthodologie d'analyse des récits, cet article cherche à étudier les articulations entre les catégories de témoignage, de nostalgie, d'utopie et d'hétérotopie, identifiées dans les témoignages avec lesquels se construit un reportage de guerre. Nous y démontrons que la littérature testimoniale, née du traumatisme que la guerre établit, et dont le reportage d'Aleksiévitch est imprégné, révèle la conciliation entre la volonté d'oublier et de témoigner (entre l'événement vécu, matérialisé dans la mémoire déclarative du témoignage et la mémoire archivée, publiée sous forme de livre). Nous arrivons à la conclusion que la littérature, la mémoire sociale et les témoignages forment des médiations entre le journaliste, le reportage et le lecteur, nous faisant réaliser l'amplitude que les sources gagnent en tant qu'acteurs et sujets de l'histoire. Des formes journalistiques plus créatives émergent, plus particulières et, en même temps, partagées par l'imaginaire. Le fondement théorique et méthodologique repose sur les concepts de témoignage, de nostalgie, d'utopie et d'hétérotopie.
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FR. Raconter la guerre renvoie à une tradition journalistique millénaire. Cependant, contrairement aux reportages de guerre habituellement publiés, la journaliste et écrivaine Svetlana Aleksiévitch décrit une guerre dont elle n’a pas été témoin. Dans l'ouvrage Les Derniers Témoins, publié au Brésil en 2018 par Companhia das Letras, ce sont des adultes qui, ayant fait face aux horreurs de la Seconde Guerre mondiale pendant leur enfance dans l’ex-Union soviétique, cherchent au fond de leur mémoire et racontent leurs souvenirs plusieurs décennies après la fin de l’évènement. L’auteure les re-signifie et élabore grâce à eux un récit de guerre dense mais imprégné de leurs représentations, de leurs sensations et de leur imaginaire. La présence de l’auteure biélorusse se fait sentir d’une façon indirecte à travers la sélection des sources et l’organisation et l’édition d’une centaine d’entretiens qu'elle a recueillis entre 1978 et 1985, pour les rendre lisibles, cohérents et conformes à tout reportage de guerre. En outre, l’auteure a également recours au journalisme littéraire, en produisant un texte bien écrit, avec des références littéraires et très informatif sur le conflit et son contexte. A travers une méthodologie d'analyse des récits, cet article cherche à étudier les articulations entre les catégories de témoignage, de nostalgie, d'utopie et d'hétérotopie, identifiées dans les témoignages avec lesquels se construit un reportage de guerre. Nous y démontrons que la littérature testimoniale, née du traumatisme que la guerre établit, et dont le reportage d'Aleksiévitch est imprégné, révèle la conciliation entre la volonté d'oublier et de témoigner (entre l'événement vécu, matérialisé dans la mémoire déclarative du témoignage et la mémoire archivée, publiée sous forme de livre). Nous arrivons à la conclusion que la littérature, la mémoire sociale et les témoignages forment des médiations entre le journaliste, le reportage et le lecteur, nous faisant réaliser l'amplitude que les sources gagnent en tant qu'acteurs et sujets de l'histoire. Des formes journalistiques plus créatives émergent, plus particulières et, en même temps, partagées par l'imaginaire. Le fondement théorique et méthodologique repose sur les concepts de témoignage, de nostalgie, d'utopie et d'hétérotopie.